vendredi 22 mai 2009

Bruxelles - Expulsion musclée d'une occupation de sans-papiers

Les 500 sans-papiers délogés du Foyer bruxellois ont été chassés de la Porte de Hal où ils s’étaient réunis - l’UDEP (Union de défense des personnes sans-papiers) a évoqué des arrestations violentes et massives, démenties par la Ville de Bruxelles. Ils ont ensuite brièvement occupé les anciens bureaux du Soir, rue Royale.
Deux personnes ont été arrêtées administrativement et une troisième a fait l’objet d’une arrestation judiciaire, a indiqué le porte-parole de la police bruxelloise. L’évacuation des bâtiments, qui a duré une heure, s’est déroulée sans incidents.
Deux femmes ont été arrêtées administrativement car elles auraient incité des sans-papiers à se rebeller. Une troisième personne a été arrêtée judiciairement après qu’un policier l’eut reconnue comme auteur présumé dans une affaire de mœurs.
Les deux bâtiments, qui sont en cours de rénovation, avaient été mis à disposition du CASU et de Fedasil durant la période hivernale en vue d’accueillir des sans-abris et des demandeurs d’asile. Ceux-ci ont quitté les deux immeubles depuis la fin mars.
Le Foyer bruxellois avait pris contact avec le gestionnaire bruxellois du réseau de gaz Sibelga en vue de procéder à la coupure de l’alimentation en gaz des deux bâtiments par mesure de sécurité.
La Ville de Bruxelles dément les arrestations massives rapportées par l’UDEP
La Ville de Bruxelles a formellement démenti les arrestations massives rapportées samedi midi par l’Union de défense des personnes sans-papiers (UDEP) dans un communiqué de presse.
Outre les trois arrestations, deux administratives et une judiciaire, auxquelles a procédé la police samedi matin lors de l’évacuation des bâtiments du Foyer bruxellois, les forces de l’ordre ne sont plus intervenues au cours de la journée, a indiqué le porte-parole du bourgmestre de Bruxelles, Freddy Thielemans, Nicolas Dassonville.
« A la suite de l’évacuation du Foyer bruxellois, la police n’est plus intervenue et n’a plus procédé à des arrestations. Et il n’a pas été question de courses poursuites, de matraques ou de chiens », explique le porte-parole.
L’UDEP avait indiqué plus tôt dans la journée que des arrestations massives et violentes avaient eu lieu samedi midi à Bruxelles, alors qu’environ 200 sans-papiers s’étaient rassemblées à la Porte de Hal après avoir été évacuées par la police des bâtiments du Foyer bruxellois. « Il y avait un encadrement policier sur les lieux, alors que des négociations étaient en cours pour trouver un nouvel abri pour les sans-papiers, mais à aucun moment la police n’est intervenue », selon M. Dassonville.
Au cours de la matinée, près de 500 sans-papiers avaient été évacués des bâtiments du Foyer bruxellois, « à la suite d’un réquisitoire reçu du Foyer en ce sens », a précisé le porte-parole. Deux jeunes filles ont alors été arrêtées administrativement pour incitation à l’émeute et à la rébellion. Une troisième personne, faisant l’objet d’un mandat d’arrêt pour viol, a quant à elle été arrêtée judiciairement.
« Pour le reste, les 500 personnes ont quitté les lieux dans le calme, sans qu’un incident n’ait été à déplorer », a assuré le porte-parole de M. Thielemans.
Les négociations entamées avec M. Thielemans, et le ministre-président bruxellois, Charles Picqué, pour trouver un nouvel abri aux sans-papiers n’ont pas abouti. « Nous leur avons avancé plusieurs propositions, mais aucune ne les a satisfaits. Les sans-papiers sont alors partis d’eux-mêmes annonçant qu’ils avaient trouvé une autre solution », a conclu M. Dassonville.

(d'après BELGA)

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