lundi 13 juin 2011

Namur – Détenu s'évade du centre hospitalier

Toufik Dinsi a profité de l’inattention d’un gardien pour se faire la belle
ÉVASION NAMUR L’affaire a fait grand bruit, hier, et elle est interpellante : un détenu de la prison d’Andenne, Toufik Dinsi, s’est enfui du Centre hospitalier régional de Namur (CHRN), vendredi, vers 20 h. Il s’y était rendu pour passer des examens médicaux.
Pendant qu’un de ses gardiens grillait une cigarette en dehors de l’établissement, l’homme, âgé de 22 ans, a prétexté un mal de ventre et a été libéré de ses menottes par l’autre gardienne qui le surveillait. Il a fait mine de se rendre aux toilettes et s’est ensuite rué vers la porte des urgences de l’hôpital, se volatilisant dans la nature.
Tout s’est passé extrêmement vite. Le détenu en cavale a alors carjacké un véhicule à proximité de l’hôpital, Celui-ci a été retrouvé un peu plus tard à Bruxelles.
Peu rassurant, le parquet de Namur indique que l’homme est particulièrement dangereux. Il avait été condamné à sept ans d’emprisonnement ferme pour douze braquages avec des armes. Avec trois complices, il avait notamment braqué un employé de Sodexo et volé 100.000 euros de chèques-repas.
Le gardien de prison a-t-il commis une erreur en allant fumer une cigarette ? Le détenu pouvait-il être détaché ? L’hôpital namurois nie en tout cas toute responsabilité. Un détenu n’est pas sous la responsabilité de l’infrastructure hospitalière quand il passe des examens médicaux, mais bien des personnes qui l’encadrent, comme l’a assuré François Nélis, le porte-parole du CHRN.
Du côté des gardiens , la réponse est mitigée. D’après un gardien de prison, la procédure de surveillance de Toufik Dinsi n’a pas été scrupuleusement respectée. Selon celle-ci, les gardiens doivent garder le détenu menotté au lit en permanence au pied ou au poignet. Deux gardiens doivent le surveiller durant leurs 8 heures de garde et l’un ne peut en aucun cas enlever les menottes du détenu sans la présence de l’autre. “Sortir prendre l’air, c’est humain”, a pour sa part indiqué Stéphane Verbruggen, délégué syndical CGSP. “Certains prisonniers mentent à propos de leurs problèmes de santé”, a-t-il aussi expliqué, ajoutant qu’avec deux gardiens, “si un détenu veut s’évader, il trouvera le moyen de le faire.”
Cet incident aurait-il pu être évitable ou pas ? Le détenu avait essayé une première fois de s’enfuir du palais de justice de Namur. La deuxième tentative est la bonne. À l’heure où nous écrivions ces lignes, il était peut-être déjà loin.
12.06.2011
http://www.dhnet.be/dhjournal/archives_det.phtml?id=1158873

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