vendredi 30 septembre 2011

Charleroi - La police se dit dépassée

CHARLEROI - Depuis une bonne semaine, les faits de vandalisme se multiplient sur la région de Charleroi.

Il y a quelques jours, des voyous ont bouté le feu à une cinquantaine de poubelles dans le centre-ville, provoquant notamment l’éclatement de deux vitrines de magasins. La nuit suivante, des faits similaires étaient recensés du côté de Châtelet, où des vandales utilisent également des fusils de paint-ball pour briser les vitres d’habitations et de véhicules. Enfin, vendredi soir, cinq voitures étaient incendiées au cocktail Molotov sur le parking de Ville 2.
Une brique dans un pare-brise
Ce lundi matin, vers 7 heures, c’est un bus des TEC-Charleroi qui a été la cible d’un jet de brique, sur le territoire de Gilly. Alors qu’il abordait le carrefour entre la rue des Bouillons et la chaussée de Fleurus, sur la place du Village, le chauffeur de la ligne 12 (Couillet-Gilly) a vu un jeune homme se poster devant son véhicule. L’intéressé a aussitôt jeté une brique qui a fracassé le pare-brise. Par chance, le conducteur n’a pas été blessé. Fortement choqué, il a toutefois été pris en charge par les services des TEC, à l’instar des navetteurs qui ont été redirigés vers leur destination.
Vu les événements, la ligne a été interrompue jusque 8h30 avant de reprendre son cours normal. L’auteur des faits, lui, a fui vers le Ravel juste après son forfait. Une patrouille de la police locale de Charleroi, qui se trouvait dans les parages, a tenté de le débusquer, mais a fini par perdre sa trace.
Cet acte de vandalisme a bien entendu provoqué l’émoi parmi les chauffeurs du dépôt Genson, auquel est attaché l’agent des TEC agressé. Il fut un temps question de débrayer, mais les syndicats sont parvenus à rassurer la base et à empêcher tout mouvement de grève inopiné.
La police submergée d'appels
Du côté des forces de l’ordre, on recherche activement l’auteur. Mais force est de constater que ces derniers jours, les policiers carolos sont submergés d’appels. « De samedi 18 heures, au lendemain à la même heure, nous avons enregistré 161 demandes d’intervention », explique Delphine Mairy, porte-parole de la police locale de Charleroi.
« Depuis le premier janvier, nos services ont dû répondre à 8.124 appels. Tous n’ont pas donné lieu à une intervention sur le terrain, en fonction de leur gravité. Mais nos équipes interviennent vraiment sur tous les fronts. Il est donc impossible de poster des agents à tous les coins de rue pour prévenir les faits de vandalisme ».
Patrouilles régulières
Par contre, la police locale de Charleroi a d’ores et déjà intensifié sa présence sur le terrain, que ce soit en uniforme ou en civil. « Et bien entendu, nous visons la répression de tels faits », poursuit Delphine Mairy. « En ce qui concerne les cinq voitures incendiées à Ville 2, deux équipes de la police judiciaire locale ont repris l’enquête en main. Toutes les victimes ont d’ailleurs déjà été réentendues ».
Par ailleurs, des patrouilles régulières sont menées dans le parc Astrid, un espace vert privilégié par les dealers à la sauvette. Enfin, le prochain plan zonal de sécurité 2013-2016, qui fixe les priorités de la police locale, devrait prendre en compte cette recrudescence du vandalisme, comme ce fut le cas avec l’autre plaie de Charleroi, à savoir les vols dans véhicules. ¦

27/09/2011
http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20110927_00050672

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